« L’avenir appartient à ceux qui n’attendent pas la permission pour créer. »

Très chers lecteurs,

On parle beaucoup d’intelligence artificielle — surtout de son utilisation. Moi y compris, haha. Mais on parle encore trop peu de création : créer dans l’industrie de l’IA, ou avec l’IA comme outil, surtout en Afrique.

En RDC comme ailleurs sur le continent, l’innovation technologique avance, mais à petit rythme. Pendant que d’autres conçoivent les IA, ici, on se contente trop souvent de les utiliser que de créer. Selon le Stanford AI Index 2024, l’Afrique représente moins de 1 % des contributions scientifiques en IA.

Et pourtant, les outils sont là, accessibles à tous ceux qui osent. Et surtout : il y a encore tout à inventer.

Dans cet article, je vous partage un petit guide pour créer avec ou dans l’IA, depuis ici, avec nos moyens, nos besoins et notre vision.

NB : Cet article est une simple invitation à la création, née de mes observations, de mes expérimentations… et de quelques lignes de code bien têtues.

#1. Créer dans l’industrie de l’IA — sans être un chercheur en machine learning

L’un des plus grands malentendus quand on parle d’IA, c’est de croire qu’il faut forcément être chercheur en mathématiques, maîtriser le deep learning ou entraîner son propre modèle depuis zéro pour "faire partie de l’industrie". C’est faux.

Aujourd’hui, l’écosystème IA est large, ouvert, et de plus en plus modulaire. Il est tout à fait possible de créer dans l’IA sans créer l’IA elle-même. Je m’explique.

Vous pouvez par exemple :

• Développer une application mobile qui intègre des fonctions de résumé, de traduction ou de génération de contenu via des API (comme OpenAI, Cohere ou Mistral).
• Concevoir un chatbot intelligent pour accompagner les visiteurs d’un musée ou les clients d’une marque.
• Proposer une plateforme éducative qui personnalise l’apprentissage grâce à des modèles de recommandation simples.

Ceux qui réussiront dans cette industrie sont ceux qui comprennent comment articuler les briques IA existantes pour résoudre des problèmes concrets.

Plateformes accessibles pour commencer

Voici quelques outils que je recommande si vous voulez créer autour de l’IA sans plonger dans du code profond :

• OpenAI Platform pour intégrer GPT, DALL·E ou Whisper dans vos apps via API. Simple et efficace.
• Hugging Face, une bibliothèque vivante de modèles IA open source. On peut tester, forker, fine-tuner.
• Replicate pour exécuter des modèles IA (image, audio…) sans s’occuper des serveurs.
• LangChain pour créer des apps IA qui raisonnent, appellent des outils ou interagissent avec vos données.

#2. Créer avec l’IA en amplifiant sa créativité, pas la remplacer

Créer avec l’IA, c’est comme bosser avec un assistant qui ne dort jamais, toujours dispo, toujours rapide… mais qui ne fait rien de pertinent sans ta vision.

Parce qu’au fond, l’IA ne crée pas à votre place. Elle accélère, elle suggère, elle organise. Mais la direction, le style, la touche humaine : c’est vous et moi.

Comment j’utilise l’IA au quotidien

Sans trop de chichi, voici quelques usages concrets que j’ai testés — et que je recommande :

• GPT pour rédiger des structures d’article basée sur mes idées claires de base, reformuler, générer du code repetitif, brainstormer.
• Sora et DALL·E pour créer des visuel (images et vidéo) pour illustrer des idées et contextes.
• Notion AI pour résumer, classer, planifier, ou même faire du ménage dans mes notes perso.
• Whisper ou AssemblyAI pour transcrire automatiquement des interviews ou réunions.

Et ce n’est que le début.

💡 Le vrai pouvoir de l’IA, c’est le prompt. Celui qui sait formuler une demande claire, ciblée, nuancée… a déjà une longueur d’avance.
En savoir plus dans mon article : L’art du prompt engineering.

Créer avec l’IA, c’est donc surtout développer une nouvelle grammaire créative, un langage hybride entre intuition humaine et puissance algorithmique.

#3. Identifier des opportunités concrètes autour de soi

Créer avec l’IA ne commence pas par la technologie. Ça commence par l’observation. Regarder autour de soi, comprendre les besoins réels, repérer les frictions du quotidien.

En Afrique, les opportunités ne manquent pas. Ce qui manque parfois, c’est le réflexe de se dire : "et si je pouvais résoudre ça avec un outil intelligent ?"

Voici trois questions pour cadrer une idée :

1. Quel besoin ou blocage revient constamment dans mon environnement ?
2. L’IA peut-elle automatiser, accélérer ou personnaliser une partie de ce processus ?
3. Est-ce que je peux le prototyper rapidement avec une API ou une plateforme no-code ?

Deux exemples concrets :

• Une app qui adapte automatiquement du contenu éducatif en fonction du niveau et du contexte culturel de l’utilisateur.
• Une IA d’aide à la décision pour les petites entreprises ou un chatbot spécialisé pour une institution et destiné à son public

#4 Créer son propre modèle IA ? Pas toujours nécessaire

La tentation de vouloir entraîner son propre modèle est compréhensible. Mais il faut rester lucide : ce n’est pas une étape indispensable pour innover avec l’IA.

Former un modèle demande :

• des jeux de données de qualité, souvent absents ou éparpillés dans nos contextes,
• des ressources matérielles importantes (GPU, infrastructure cloud),
• et surtout, une raison claire de ne pas utiliser ce qui existe déjà.

À mon avis, créer un modèle IA sur mesure peut avoir du sens si :

• le domaine concerné repose sur un langage ou un contexte culturel très spécifique (langues africaines, corpus juridique local, santé communautaire…).
• la maîtrise des données est stratégique (secteur public, éducation, sécurité…).
• il est essentiel de façonner un agent ou un système avec une identité propre, une logique bien ancrée dans le terrain.

Dans la grande majorité des cas, les modèles disponibles (GPT, Claude, Mistral, etc.) sont suffisamment puissants pour prototyper, tester, et livrer des solutions pertinentes.

Il ne s’agit pas de prouver sa technicité, mais d’apporter de la valeur là où elle manque.

# En conclusion

Créer dans l’industrie de l’IA ou avec l’IA, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité, une opportunité, et une responsabilité. Il y a encore pas mal de chose à créer. Et c’est justement ça, la bonne nouvelle.

Ce qui reste à faire ? Apprendre, concevoir, développer, mettre en place, essayer, itérer encore et encore.